Le périple du DindinX à Vannes

Épisode 1 : La menace du train fantôme

Ce week-end, la boulet team : Marcus, Joyce, Francis et moi-même devions aller au Japan Vannes Matzuri. Comme j'habite près de Lyon, ça fait un peu loin pour moi, mais bon, quand on aime les ptizamis, on ne compte pas !

Marcus fait donc des miracles de réservation de train : J'ai un train le vendredi à 17h34, arrivée à Paris Gare de Lyon à 19h32, avec suffisamment de temps pour rejoindre les trois autres à Montparnasse pour le train qui part à 20h54 et arrive à 23h27 à Vannes.

Pour le retour, je dois repartir le dimanche à 15h pour arriver pas trop tard à Lyon (21h30) ce qui est très bien.

Tout à l'air parfait. On sait qu'il y aura plein de nos ptizamis, l'orga a l'air super sympa, on devrait passer un bon week-end.

Sauf que...

Le vendredi commence et on apprend que le train Montparnasse - Vannes s'arrêtera à Rennes (à une heure et demie de Vannes en voiture ou en train). Début de la panique.

Mais comme je l'ai dit, l'orga du salon est très efficace et sympa, et nous dépêche un VTC qui fera l'aller-retour pour aller nous chercher à Vannes.

Peu de temps après, Joyce, notre talentueuse photographie et amie nous apprend qu'elle est malade et ne pourra pas venir.

Une demie heure plus tard, la sncf annonce l'annulation du train de retour de Marcus et Francis, ils devront rentrer chez eux une heure plus tard que prévu en prenant le train suivant.

Puis viens l'annulation pure et simple de mon train de retour. Je regarde sur le site de la sncf et il n'y a plus aucun train Vannes-Lyon ni le dimanche ni le lundi !

J'appelle mon amie Proutpaillettes à la rescousse. Je sais qu'elle viens sur le salon et qu'elle retourne à Poitiers le dimanche soir. Après vérification qu'il y a bien des trains Poitiers Lyon le lundi, elle me propose de dormir à Poitiers la nuit de dimanche à lundi. Mon petit chat Cubi devra se passer de moi un jour de plus.

Je prends donc mon train de 17h34 presque confiant et tout se passe pas si mal jusqu'à 19h00 où le train s'arrête complètement et le conducteur nous apprend qu'un colis suspect a été découvert Gare de Lyon. Il estime dans un premier temps le retard à l'arrivée à un quart d'heure. Même si ça se complique, tout reste jouable.

Malheureusement, le temps passe et le train ne redémarre pas. Nous sommes informés que le retard sera d'au moins 45 minutes car la gare de Lyon va être entièrement évacuée. une première en 30 ans parait-il ! Il fallait que ça tombe sur nous ! Ça commençait vraiment à sentir le roussi.

L'arrêt du train a finalement duré 1h30, je suis arrivé à la gare de Lyon après que mes amis soient parti de Montparnasse. Entre temps, la pression est montée, on cherchait des solutions. Dormir sur Paris et prendre un train le samedi ? Un voyage en bus (pour arriver en car à Vannes, rien que pour le jeu de mot...) Il y avait bien un Paris Rennes une heure après celui prévu, mais le timing devenait serré et il n'y avait plus de possibilités de le réserver... L'application de la sncf indiquait 6 places disponibles mais lors de la validation, aucun choix de place ne permettait d'effectuer une réservation.

Le personnel de bord de mon train nous informe sur diverses solutions de secours suivant les correspondances, mais rien pour Rennes. Je décide d'aller trouver un contrôleur pour en savoir plus, et m'arrête aux toilettes sur le chemin, parce que bon, la panique qui gagnait influençait ma vessie.

Je trouve un contrôleur dans le wagon bar (aucune insinuation, c'est là qu'est leur QG) qui me dit qu'il fallait que j'écoute les annonces ! Bon, au bout d'un moment il m'explique que c'est normal qu'il soit impossible de réserver dans le prochain Montparnasse Rennes car les rares places qui étaient disponibles ont été réquisitionnées justement suite au retard de notre train, et qu'il fallait "simplement" se rendre au guichet à Montparnasse pour effectuer un échange de billets. Je suis dubitatif, surtout que Francis m'a indiqué qu'il n'y avait aucun train pour Rennes indiqué dans la gare Montparnasse.

Mon train arrive finalement à la gare de Lyon avec exactement 1h30 de retard, comme quoi la sncf sait être parfaitement ponctuelle, du moins quand les trains sont en retard.

Après deux métros où j'ai rencontré des compagnons d'infortune, j'arrive enfin à Montparnasse, et je découvre qu'il y a en fait un train Paris Lorient qui passe par Rennes. Il est déjà à quai mais un conseiller nous indique qu'il connait la situation et qu'il faut aller au kiosque qu'on aperçoit au loin et qui est entouré d'une énorme foule.

En bon français, nous nous disons que c'est probablement plus simple de ne rien écouter et d'essayer de prendre tout de même le train en expliquant la situation directement au contrôleur.

C'était la bonne décision, le contrôleur à l'entrée du train nous a juste demandé de lui montrer notre billet pour le train précédent. Évidemment, le train est bondé et c'est un peu la guerre pour trouver une place assise, mais j'y parviens tout de même. Marcus et Francis qui arrivent bientôt à Rennes ont déjà prévenus notre chauffeur qu'il faudra m'attendre 1 heure. Et c'est là que je vois que j'entends que le train dans lequel je suis va desservir plein de gares : le Mans, Evron, Laval, Vitré, Rennes, Vannes, Lorient.

Oui, Vannes. Je suis dans un train qui va a Vannes alors que celui de Marcus et Francis ont pris un train Paris Vannes qui les as laissés à Rennes suite à un mouvement de grève (qui n'a donc duré que le temps d'un seul train...)

Je pourrai alors rester dans ce train jusqu'à Vannes, mais je risque de me retrouver tout seul dans la gare de Vannes, sans moyen d'aller jusqu'à l'hôtel, l'autre possibilité qu'on a retenu était que Marcus, Francis et notre chauffeur m'attendent jusqu'à... minuit et demi, soit pendant deux heures !

Le chauffeur était vraiment top et on est arrivé enfin à l'hôtel environ vers 2h30.

Épisode 2 : un nouvel espoir

Comme je vous le disais, le chauffeur qui est venu nous chercher à Rennes à minuit et demi pour nous emmener à notre hôtel à Vannes un peu moins de 2h plus tard était top. Pas du tout du milieu du jeu vidéo, mais très ouvert à la discussion.

C'était la confirmation que les choses s'arrangeaient, comme l'avaient annoncé tous les messages de soutien que j'avais reçu sur les réseaux suite aux explications que je donnaient au fur et à mesure.

Nous arrivâmes donc à l'hôtel vers 2h30. Et là, vraiment de bonnes surprises !

Marcus avaient une chambre ou plutôt un mini appartement dans un bâtiment à part, avec une kitchenette, des endroits pour s'asseoir, etc. Parfait pour un truc que j'avais en tête : organiser une rencontre la petite famille de Lilith et Marcus. Pour différentes raisons, cela ne pouvait pas se faire au salon lui-même, et cet endroit tranquille serait idéal.

Autre bonne surprise, ma chambre était aussi immense, avec un lit de 2m x 2m et une salle de bain avec douche à l'italienne hyper-spacieuse. Tout était fait pour qu'on se repose bien, mais pas vraiment beaucoup avec un réveil à 7h30.

Mais pour une fois, un hôtel avec des store qui ferment à fond permettant d'avoir une chambre vraiment très sombre.

Le petit déjeuner proposé était du même niveau : plein de choses à manger, dont des œufs, du bacon, plein de viennoiseries, des oranges pressées et ... des crêpes !

La bonne surprise suivante a été que l'hôtel était vraiment tout près du salon. Même avec la grosse valise contenant l'affiche du super Marcus World et les livres que l'on a a vendre, on a pu s'y rendre facilement et rapidement à pied (autre bonne surprise, mon pied a tenu bon tout le week-end sans aucun soucis).

On avait un stand spacieux, avec presque tout ce qu'il faut et les rares trucs manquant (une table supplémentaire, de l'eau et quelques chaises) furent rapidement apportés.

On était à la bourre comme d'habitude, mais on a rapidement repris nos marques et nos ptizamis sont rapidement venus nous voir pour la distributions de tickets.

Quel plaisir de revoir ou découvrir les visages (maqués) de Proutpaillettes, Killbifle, Kieira, Thierry, André, Diane, MikZelda, Sasha et plein d'autres que j'oublie !

Enfin les choses se passaient comme prévu !

Le salon nous avait dégoté des bénévoles pour nous prêter main forte afin notamment de s'occuper des consoles de jeu réservées à nos visiteurs ou prendre des photos en l'absence de Joyce.

Vers 16h, enfin, un grand bon moment de détente, Francis m'offre une bière, et j'en profite pour me poser sur l'une des chaises en osier proposée par le salon pour notre stand. La tension redescend mais tout à coup un grand voile noir envahit ma vision.

J'essaie de comprendre ce qu'il se passe en bougeant les yeux, je pense à un coup de fatigue, mais je dois bien me rendre à l'évidence au bout d'un moment : je n'y vois plus du tout de l'œil droit. J'essaie de me reposer du mieux possible, mais au moment où ma vue s'éclaircit à nouveau, j'aperçois dans mon œil comme deux voiles qui bougent dans des directions opposées et des sortes de bâtonnets/filaments noirs qui se déplacent au milieu de mon champ de vision. Je n'y vois donc toujours pas de cet œil.

C'est assez inquiétant, mais j'essaie tout de même de ne pas trop affoler mon entourage. Il y a encore tellement de choses à faire !

Je suis tout de même mis au repos : il ne restait plus grand chose à faire sur le stand lui-même, juste quelques discussions et des activités que je maîtrise parfaitement. J'y suis donc allé assez cool pour cette fin de journée.

Anthony, un autre membre de la boulet Team nous a rejoint entre temps car il faisait partie du jury pour le concours de cosplay. Ça fait toujours du bien d'être entouré des membres de notre équipe !

Il me restait juste à finir d'organiser la rencontre Lilith-Marcus afin que tout le monde soit le plus en sécurité possible, que l'on se retrouve à la même heure et qu'on passe un bon moment ensemble.

Je passe sur l'épique rodéo de 20 minutes en voiture avec Kieira pour un trajet qu'on avait fait à pied en 5 minutes le matin même. Son GPS et sa tendance à paniquer nous aura fait visiter le golfe du Morbihan ;).

On a pu passer une heure beaucoup trop courte à échanger la boulet team et moi avec la petite famille de Lilith dans un endroit cozy. Super moment, mais je n'y voyait toujours presque rien d'un œil.

Nous avons ensuite diné directement à l'hôtel avec quelques ptizamis (on était une dizaine en tout). Le repas était plutôt bon même si le service n'était clairement pas au niveau des autres aspects de l'hôtel.

La différence de perception entre mes deux yeux commençait à me donner mal à la tête, aussi décidais je de me reposer 20 minutes avant notre habituel CodeName de fin de soirée de salon. Mais mon état ne s'arrangeait pas. Il ne s'aggravait pas non plus.

La partie de CodeName a été très très sympa comme d'habitude, mais j'avais du mal à voir les mots du jeu. Je me disais qu'une bonne nuit de sommeil pourrait arranger ça.

Épisode 3 : Le pire contre attaque

Le dimanche, j'avais mis le réveil sur 7h15 pour me laisser un peu de temps pour traiter mes différents soucis de santé avant le petit dèj.

Mais au réveil, je me suis aperçu que j'y voyais encore moins bien que la veille. Grosse panique.

La vision que j'avais, et que j'ai encore dans une moindre mesure, est difficile à expliquer. Imaginez une sorte d'araignée sans corps dont les pattes désarticulées dansent suivant les mouvements de l'œil devant une ou plutôt deux toiles qui glissent à des vitesses différentes. La vision est pratiquement impossible et le cerveau a su mal à interpréter ce qu'il voit.

L'autre œil, heureusement n'a aucun problème.

Je décidais donc de ne plus laisser traîner et cherchais les urgences ophtalmologiques sur Vannes. Il y avait le choix entre deux établissement : l'hôpital de Bretagne et une clinique dont j'ai oublié le nom. J'appelle donc l'un des deux qui me redirige sur le 15, qui lui même me redirige vers SOS Médecin qui me rappelle qui finit de m'angoisser. Je sens une crise de panique énorme arriver et j'appelle mon ami Francis à l'aide, je ne sais pas trop pourquoi, mais au moins pour l'informer de mon état.

Il arrive presqu'aussitôt, me rassure (il sait me gérer), m'aide à plier mes affaires et on appelle à nouveau SOS médecin qui me propose un rendez-vous pour 10h20 dans la clinique de Vannes. Francis informe Marcus, on se retrouve tous les trois pour le petit dèj, mais je me sens incapable de manger ou boire quoique ce soit, et j'ai d'ailleurs peur que mes soucis intestinaux ne reviennent aggraver la situation.

Comme à son habitude, Marcus se montre hyper compréhensif et me dit qu'il va s'arranger avec les bénévoles du salon et qu'il me remet entre les mains de Francis.

Cela me gène énormément, non seulement, je n'assure pas mon poste, mais en plus je monopolise le seul assistant valide qu'il reste à Marcus !

Mais Francis est formidable. On arrive à avoir un taxi pour m'emmener à la clinique et je suis pris presqu'à l'heure. Je suis reçu par un urgentiste généraliste qui manifestement ne connait pas vraiment le monde de l'ophtalmologie mais m'écoute attentivement et essaie de trouver une solution. Il vérifie ma tension et ma température. Tout va bien de ce côté là, mais il ne peut rien faire de plus par lui-même.

Il m'obtient un rendez-vous chez l'ophtalmo de garde dans le même complexe clinique pour 11h15. Et je me dis que j'ai de la chance dans mon malheur d'être reçu aussi rapidement !

On se rend donc à pied (200 m) dans le bâtiment ophtalmologique, et j'avoue que la présence de Francis est non seulement rassurante mais aussi salutaire puisque je n'y vois pas assez pour me diriger d'un bâtiment à l'autre.

L'ophtalmo a été super sympa et très pro, je lui ai expliqué mes antécédents qu'il a rapidement intégré et m'a fait un rapide fond d'œil afin de vérifier ce qu'il se passait vraiment dans mon œil et éliminer les possibilités les plus inquiétantes : un décollement de rétine, un déchirement de rétine, une hémorragie continue, etc.

Enfin un diagnostic rassurant : je n'avais rien de tout cela, "juste" une hémorragie momentanée dont les effets se dissiperont au bout d'une durée indéterminée.

Il me conseillait tout de même d'éviter le café, les efforts, le stress et de boire de l'eau. Après discussion, on décidait lui et moi que je devrai recontacter mon ophtalmo personnel le plus rapidement possible.

J'explique la situation à Francis, qui contacte KillBifle (le compagnon de Proutpaillettes) pour qu'il vienne nous chercher et nous emmener au salon retrouver Marcus et nos ptizamis.

C'est cool d'avoir autant d'amis sur lesquels compter dans ce genre de cas !

On arrive au salon pour la pause déjeuner. Je peux rassurer toutes les personnes qui étaient au courant de mon état, et reprend mon poste pour la fin du salon, en veillant à me stresser le moins possible. Tout le monde est aux petits soins pour moi, et globalement tout se passe bien et l'ambiance ultra positive de notre stand me permet de retrouver mon calme.

Épisode 4 : Le retour au bercail

Après les durs "au revoir", Nous avons quitté le salon avec KillBifle et Proutpaillettes pour aller dans leur maison à Poitiers (3 heures de route !) où j'ai été reçu comme un roi.

Le lendemain, ils m'emmenaient à la gare de Poitiers pour mon trajet Poitiers-Montparnasse, Montparnasse-Gare de Lyon, Gare de Lyon-Lyon qui s'est déroulé sans encombre à par un énorme mal de tête qui m'a fait préférer le taxi aux transports en commun pour arriver chez moi.

Après avoir fait un tour dans ma famille (dans le même immeuble que moi) pour faire le point et demandé si quelqu'un pouvait m'emmener chez mon ophtalmo dans la semaine (en fait non, j'ai dû prendre un taxi...) je rentre enfin chez moi retrouver mon chat Cubi qui devait désespérer de me revoir un jour le pauvre !

Mais il était trop tard pour contacter la clinique où travaille mon chirurgien ophtalmo.

Je prenais donc rendez-vous le lendemain matin et obtenais une place pour le matin même !

J'ai de gros soucis aux yeux, ce qui explique que j'ai été reçu aussi rapidement et que de multiples examens m'ont été fait, la consultation a en effet duré plus de deux heures avec assez peu d'attente entre les examens !

Verdict : rien d'absolument inquiétant. Pas de risque d'aggravation immédiat, surtout si j'évite tout stress, mais il faut continuer nos rendez-vous mensuels afin de suivre tout ça.

Aujourd'hui, une semaine après, la tache se dissipe progressivement mais est toujours présente et les pattes d'araignée sont chaque jour plus fins (au moins en ai je l'impression).

Bilan de ce week-end : malgré tous ces désagréments, j'ai été hyper heureux de pouvoir participer à nouveau à un salon de ce genre, de pouvoir officier à nouveau sur le stand de Marcus où je sens vraiment que j'ai ma place et surtout de toutes les rencontres ou retrouvailles que j'ai pu faire. La positivité me fait du bien. Et si je n'avais pas eu ces soucis de train le vendredi, je pense que tout aurait été au mieux !

Merci à Marcus pour sa confiance sans cesse renouvelée. Merci à Francis d'être un ami exceptionnel, et merci à vous tous d'apporter du bonheur dans ma vie !